En cette mi-année 2019 on peut faire un point sur l’évolution qu’à connu le constructeur de page Elementor pour WordPress.
Avec plus de 2 millions* d’installations actives (version gratuite) et près de 900 000* sites actifs Elementor à connu une envolée très remarquée ces dernières années. Cette évolution le place aujourd’hui comme challenger de Divi, qui n’est pas un constructeur de page seulement mais un thème à part entière il est vrai.
Divi doit quand même son succès à son constructeur de page Divi Builder qui est au cœur du thème lui-même. Avec plus d’1 million* de sites actifs il reste le second du marché derrière l’inamovible Visual Composer et ses plus de 3,5 millions* de sites actifs. Mais le positionnement Divi souffre de plus en plus de 2 choses :
- Le thème lui-même prend des rides (hors addons)
- Le constructeur basé sur des shortcodes est moins rapide en mode visuel et gourmand en ressources pour les pages en ligne
En France, Elementor connait un beau succès avec plus de 15 000* sites actifs et la communauté francophone s’élargit de jour en jour. Son succès est à mettre sur son efficacité et sa fluidité. De nombreux paramètres sont facilement accessibles et on a pratiquement pas recours à des CSS additionnelles, même pour le responsif. Divi Builder reste en retrait dans certains cas et vous devez corriger ou modifier via des règles CSS constamment. Ce qui a surtout refroidit certains utilisateurs c’est les bogues survenus lors de mise mise à jours, les correctifs ont parfois pris pas mal de temps.
Les meilleurs ambassadeurs d’Elementor sont souvent d’anciens utilisateurs de Divi, tous louent la plus grande simplicité d’usage, la rapidité (sauvegardes, affichage, réglages…) et au fur et à mesure le constructeur intègre de puissantes fonctions (theme builder) support d’ACF, Toolset et Pods.
Là où Elementor creuse sa différence c’est la communauté de packs de widgets additionnels, elle a considérablement augmentée en l’espace d’un an et demi et comprend aujourd’hui une richesse identique, voire plus importante que dans l’univers Divi. La gratuité d’Elementor joue en sa faveur, de nombreux thèmes Premium l’ont adoptés sur la plateforme Themeforest, Divi reste limité à l’univers d’Eleganthemes et c’est un frein à mon avis.
Pas de shortcodes = moins de contraintes
De nombreux utilisateurs contestent l’utilisation des shortcodes avec Divi et ce n’est pas un problème en soit mais à l’usage c’est un frein réel. Impossible de « migrer » facilement un site réalisé avec Divi (il faut une extension spécifique), de plus il est reconnu que les shortcodes génèrent plus de ressources et une page complexe sera plus lourde avec Divi qu’avec Elementor. Avec ce dernier le contenu sera immédiatement récupérable si vous souhaitez « migrer » un site vers une autre solution.
Une comparaison difficile même si…
J’ai utilisé Divi sur quelques sites et dernièrement j’ai migré un site de Divi à Elementor. Ce choix de migration a été fait pour gagner en efficacité, rapidité et un meilleur support du responsif. Lorsque l’on produit pas mal de sites il est important de savoir que l’on a un outil qui optimise la production et permet des réglages poussés sur le responsif. Divi n’est pas en reste à ce niveau mais son ergonomie ne facilite pas le travail de finalisation à fonctionnalité identique. Ce qui fait la différence en production c’est la présence de fenêtres modales pour différents réglages avec Divi, l’interface est nettement plus surchargées qu’avec Elementor qui reste un peu trop rigide pour certains (ça peut s’améliorer avec l’extension Flexible) mais plus efficace au quotidien.
Un backend structuré avec Divi, pas avec Elementor !
C’est un argument qui les sépare (avec le mode A/B testing) nettement et c’est un mode qui est indispensable pour certains webmasters car il permet de voir la structure du contenu sans être influencé par le design. Je dirais que l’on est dans un débat entre rédacteur/concepteur et graphiste, éditeur et publiciste, un vieux débat en fait. Le contenu pour le web devant être à priori bien plus succinct qu’en print ce mode ne me manque pas avec Elementor et avec la palette Navigator on peut redistribuer les sections, colonnes et widgets rapidement.
A/B testing mode, un vrai plus pour Divi !
Voilà un outil qui manque encore avec Elementor (hors extension complémentaire), ce n’est pas indispensable mais plus les fonctions de design sont complexes et puissantes, plus il devient nécessaire de réfléchir à leur usage et un outil comme celui-là est très pratique pour faire les bons choix.
Une interface au français approximatif pour Divi
C’est une verrue qui reste encore présente après de nombreuses versions, la traduction dans la langue de Molière est très imparfaite avec Divi, on retrouve même des termes différents dans l’éditeur de texte par rapport à WordPress (illustration pour mode le visuel)et ce entre le mode back-end et le mode visuel, un comble ! Vous ne serez pas étonnés de voir du « Vol stationnaire » (survol) ou « Désactiver actif » (désactivation), et cela est parfois problématique durant l’apprentissage. Une grande partie reste dans la langue de Shakespeare. Seule issue l’achat d’un pack de traduction et son service de mise à jour comme le propose FXBenard.
Divi ajoute plus d’animations qu’Elementor
Les derniers ajouts sur Divi ont ajouté de l’animation aux éléments, aux fonds de section avec plus de richesse et de finesse que sur Elementor. Autre nouveauté dans l’harmonisation des modes backend/frontend qui affichent des icônes similaires.
Une intégration d’extensions tierces plus réussie sur Elementor
Est-ce dû au fonctionnement des shortcodes ? Divi Builder est connu pour être récalcitrant avec les extensions tierces, chose moins préoccupante sur Elementor même si ce dernier n’est pas exempt d’incompatibilités, un mode sans échec permet d’éviter tout crash dans de pareils cas.
Point-fort pour Elementor : une productivité plus aboutie !
Ce n’est pas évident de prime abord, mais en réalité c’est un ensemble de détails, de fonctionnalités et une ergonomie plus aboutie qui expliquent, selon moi, cette différence. Créer un site moyennement complexe sera plus vite réalisé avec Elementor avec une profondeur de paramètres et d’ajustements qu’il est difficile d’obtenir avec Divi sans passer plus de temps dans le code CSS annexe.
Il n’est pas rare de voir d’ex utilisateurs Divi expliquer ce qu’ils ont gagné à passer sur Elementor. Une unanimité ressort dès que l’on parle de précision sur le responsif, sur le comportement ou les styles. Le theme builder de la version PRO d’Elementor apporte une puissance de création jusqu’alors peu connue des graphistes et webdesigners non développeurs PHP/JS. Il faut noter le retard dans ce domaine chez Divi, le theme builder à été annoncé en mai 2018 et il n’est toujours pas disponible. La récente refonte du site d’Eleganthemes me fait douter de la réalité de cette option pourtant indispensable pour les webdesigners PROs.
Elementor fait-il vraiment mieux que son ainé ?
A la question initiale je répondrais oui, Elementor fait mieux que Divi au quotidien, ce n’est certes pas une différence si importante qu’elle saute aux yeux en quelques minutes. C’est tout au long d’un projet que les 2 pages builders montrent leurs forces et faiblesses, à ce jeu Elementor s’en sort mieux dans plusieurs domaines et il excelle dans les détails qui font qu’un site est réussi au niveau design, plus agréable à consulter sur smartphone notamment. Avec Divi tout est possible bien sûr mais la courbe d’apprentissage est plus ardue qu’avec Elementor et vous aurez plus souvent un sentiment de frustration qu’avec ce dernier.
L’évolution future du constructeur de page Divi nous annonce plusieurs nouveautés qui devraient combler ses manques actuels face à ses concurrents, mais le theme builder annoncé en 2018 n’est toujours pas visible, ce délai commence à paraître long pour certains utilisateurs de Divi. Et si ils essayaient Elementor pendant ce temps ? 🙂
*Tous les chiffres proviennent de Builwith (début d’année 2019)
Sources : builtwith.divi, builtwith.elementor, WPCraft Divi vs Elementor, Elementor.com, Eleganthemes